LE TRAVAIL DU MINEUR |
Dans une carrière à ciel ouvert |
Vous êtes prêts à descendre ?
un chevalement,
charpente de poutres de chêne |
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Dans une carrière à ciel ouvert
Pendant longtemps on n'a employé que cette méthode. Le premier travail est de retirer la cosse c'est à dire la pierre décomposée ou altérée par les infiltrations d'eau. La nature feuilletée du schiste et sa fissilité presque verticale, l'humidité du climat fait que cette couche atteint 25 à 30 m d'épaisseur, ce qui occasionne des frais de découverture très élevés. De plus, l'installation de machines d'élévation des blocs et de pompage de l'eau, sur des pans de bois fixés au chef, revient à cher. Pour finir, les terrains qui entourent la carrière n'ayant souvent pas suffisamment de tenue, les risques d'éboulement sont toujours présents.
La couche d'ardoise exploitable étant atteinte on creuse une tranchée d'un mètre de largeur sur trois de profondeur. On déblaie deux bancs symétriques. Puis on creuse une autre tranchée au fond de la première et on continue le même travail. Au fur et à mesure que l'on creuse, la surface exploitable diminue. On a pu atteindre 100 m de profondeur et plus mais il faut que la veine soit assez large comme à Saint-Goazec. C'est surtout à cause du coût de la découverture qu'on a trouvé plus rentables les exploitations souterraines, en descendant d'abord, puis selon la méthode "Blavier-Ichon" en remontant. |
L'exploitation en descendant |
Elle commence par le forage d'un puits descendant dans le schiste exploitable pour avoir une voûte saine. Les mineurs creusent alors une galerie dans le sens de la fissilité de l'ardoise («an anvañse»). À partir de cette galerie on déblaie sur 2 m de hauteur pour former la chambre. Avant que la chambre ne soit terminée des ouvriers ont commencé l'exploitation. Il leur a fallu faire la «foncée» , une tranchée comme dans une carrière à ciel ouvert. Autrefois le banc était abattu à l'explosif. Ensuite, le marteau-piqueur a remplacé la poudre. On coupe la base et les côtés du gradin avec ce ciseau mécanique. Il est alors détaché de la masse à l'aide de coins de plus en plus gros enfoncés à coups de masse entre les feuilles du schiste. On emploie maintenant des machines qui coupent l'ardoise horizontalement et verticalement. L'exploitation en descendant peut être très dangereuse. À tout moment la pierre menace de tomber à cause des délits. Il faut régulièrement inspecter la voûte et les parois de la chambre sur des passerelles qui y sont fixées. Les parties délitées sont consolidées avec des chevilles ou des bandes de fer. D'autre part il faut tenir propre la surface des bancs et pour cela accomplir un travail non productif : le déblayage des déchets. Ce travail réduit pourtant le gaspillage de l'ardoise. Cela compte dans l'exploitation de veines où la roche contient peu d'imperfections comme à Mael-Carhaix. |
On creuse un puits le plus profond possible pour avoir une importante masse à exploiter. Au fond on ouvre une galerie qui est agrandie de manière à former une chambre de 2 m de hauteur sur 40 m de longueur et de la largeur de la veine. À partir de la paroi sud, des ouvriers sur un pont suspendu à la voûte réalisent une foncée en montant, c'est à dire une tranchée verticale de 5 m de hauteur (la hauteur du banc à abattre), 2 m de largeur et de la longueur de la chambre (40 m). |
À l'aide du marteau-perforateur on fait des trous qu'on remplit de cartouches d'explosif. Leur mise à feu électrique est simultanée. Le gradin abattu on procède au contrôle de la voûte et des parois et on commence le travail de déblaiement. |
Pendant ce temps on prépare l'abattage d'un autre banc. On continue jusqu'à ce que la couche d'ardoise entière soit abattue sur 5 m de hauteur.
Quand la chambre atteint 10 m de haut on la remplit de déchets et on recommence ce qui a été décrit plus jusqu'à ce qu'il ne subsiste que de 10 a 15 mètres de pierre au plafond.
Maintenant, on préfère scier l'ardoise avec un câble plutôt que d'employer l'explosif.
Le travail en remontant diminue les risques car les mineurs travaillent sous des voûtes provisoires assez basses, faciles à surveiller.
De cette façon on peut exploiter des veines contenant beaucoup de délits qui donneraient des chambres extrêmement dangereuses.
Le renfort des parois et le déblayage des déchets, travaux onéreux, sont évités.
Quand le banc est abattu les blocs sont fendus en plaques à l'aide de coins épais en utilisant la fissilité de l'ardoise.
Quand les plaques sont trop larges elles sont «bouquées» : on entaille leur chant sur quelques centimètres avec une scie. On enfonce un coin de fer appelé «bouc» dans la coupe. Il suffit alors de donner deux coups de masse pour diviser un bloc de deux tonnes. On recommence cette opération afin d'obtenir des blocs qui pourront être remontés.
Maintenant on emploie le marteau piqueur ou les machines mentionnées plus haut. |
En haut se trouve le chevalement à la verticale du puits. Cette espèce d'échafaudage soutient une poulie.
Au fond on approche les blocs du puits avec des câbles ou des wagonnets. Les petits sont remonté dans des bennes de wagonnets. Les plus importants sont remontés suspendus au câble.
Cette partie du travail est très dangereuse quand les câbles sont mal fixés, quand un bloc délité se brise, quand le câble ou le crochet cède.
Chaque jour le mineur travaille dans l'obscurité et un bruit d'enfer. Ses vêtements sont souvent déchirés et il doit faire attention de se couper les doigts aux «chauve-fines».
Il doit faire face à des risques dus à la nature de la roche ou au outils qu'il emploie qui peuvent lui coûter la vie.
La poussière de la pierre donne la silicose, qui a beaucoup diminué par l'emploi de machines projetant de l'eau en travaillant.
Il vaut mieux travailler au jour direz-vous. Peut-être...